Availles Limousine … un S
ou Availles Limouzine avec un Z
il semble logique que, sise à proximité du Limousin, la localité puisse hériter du "s" de son voisin.
Certains diront qu’il s’agit d’une erreur d’orthographe de quelques scribes, les deux écritures étant souvent employées autrefois.
Ce serait sans compter sur le XVIIème siècle, période coquette voire pédante qui s’est révélée très influente sur l’orthographe française. Le caprice du z était de mise ; ainsi écrivait-on, dézir, roze, oizeau …
Selon le chanoine Amand Ferrand, qui fut curé de la paroisse d’Availles Limouzine de 1927 à 1956, le "z" est apparu comme un intrus dans Availles Limousine en 1641.
Ce passionné d’histoire a laissé quelques écrits qu’il conviendra de faire paraître dans de prochains articles….
Quelques siècles en arrière, on retrouve sur une charte de 1420 la graphie Availhe Limosine, et en 1478 Availhia Lemovica.
Le lieu était autrefois une châtellenie nommée parfois Availya, Availhe ou Walia-Wisigot, nom d’un roi d’Aquitaine qui régnait en 418, soit près d’un siècle avant Vouillé (507). La châtellenie dépendait de la baronnie de Saint-Germain-de-Confolens, tout près d’ici (dans le comté de la basse marche).
Comme dans tout le Sud-Ouest, la région a été successivement occupée par les Gaulois puis, par les Romains, ensuite par les Wisigoths, eux-mêmes chassés par les Francs. Pendant longtemps ensuite, ce fut l’occupation par les Anglais, lesquels, lors du siège de la localité en 1350, détruisirent une partie de l’agglomération et le pont franchissant la Vienne, en face de la porte de ville, dont il reste encore une culée. Le vieux château, dont subsistent encore quelques beaux restes, s’ouvre sur la rue des Cavaliers du Roy, nommée ainsi en souvenir des régiments de cavalerie, qui, logeant chez l’habitant, passaient leurs quartiers d’hiver à Availles.
La porte dite de la Rivière, très bien conservée, donnait sur le pont détruit par les Anglais lors du siège de 1350.
Donnant sur la place de la Mairie, on peut voir une belle porte en ogive, avec les glissières de la herse ; elle était encadrée de tours qu’on devine aisément : il ne reste rien hélas du pont-levis. Cette porte est symbolisée dans le logo de notre commune.
Le château était donc bâti sur les bords de la Vienne et longé au Nord par le petit ruisseau (riou en parler local) nommé l’Arribat. On peut supposer en toute logique, que les autres côtés étaient protégés par une douve, d’autant que la place existant à cet endroit se nomme de temps immémorial La Doue, limitée par une rue qu’on appelle depuis toujours, rue des Douves.
Près de la porte du château existaient naguère de vieilles halles qui avaient de multiples destinations, d’abord celle d’abriter la justice seigneuriale dans une chambre appelée le Parquet, et aussi de servir de marché couvert qui se tenait ici les jours de foire. Ici aussi se produisaient les bateleurs et petits cirques de passage. Pour faciliter la circulation, très étroite en ce lieu, les halles furent détruites vers 1925, en même temps que la remarquable maison à colombages du XVème, dite le Caveau, connue autrefois également sous le nom de Maison des Aragons.